Mon année sabbatique
Temps d’arrêt
Prendre une grande inspiration. Gonfler le ventre, les poumons jusqu’aux clavicules et tout lâcher. Ressentir votre corps, vos pieds sur le sol, vos fesses sur la chaise, votre dos sur le dossier. Remarquer les nombreuses pensées et émotions qui traversent votre esprit, ne s’accrocher à aucune, votre expérience est comme l’eau de la rivière, votre présence est son lit.
Je prends une année sabbatique comme on prend un moment pour méditer. Une pratique de retour à soi, au souffle, à l’essentiel. J’ai rempli ma vie de projets passionnants comme Spiralis, Convivium et L’Ensemblitude et de relations riches en amour comme en affaires, en amitié comme en famille. Dans toute cette abondance, j’aurais pu poursuivre mon métier de formateur, de coach, d’entrepreneur dans la mécanique bien huilée qu’était devenue ma vie. Mais ma vitalité en souffrait, de vieux rêves de voyage et d’écriture ne cessaient de refaire surface. J’avais envie d’une interruption pour laisser plus de place à mes besoins d’espace, de créativité, d’aventure et d’exploration.
Je pars en année sabbatique comme on part à l’aventure. Un voyage plus intérieur qu’extérieur, pour m’explorer au-delà de mes croyances asphaltées, pour sortir de mes grandes villes mentales et de mes banlieues émotionnelles endormies. J’ai l’appel de la vie sauvage, inexplorée et mystérieuse qui se camoufle sous mes airs civilisés. Les montagnes de l’Ouest américain, la brousse africaine, la solitude de l’écriture, les chamanes d’Amérique du Sud et bien d’autres destinations encore inconnues seront des occasions de vivre des expériences qui me permettront de me rencontrer sous un nouveau jour, sur de nouvelles lunes.
J’entre en sabbatique comme on entre dans une question existentielle. Une année sans clients, sans employés et sans urgences ouvre un espace-temps vaste et généreux pour explorer certaines questions. Qui suis-je ? Qu’est-ce que la vie attend de moi? Quelle forme prendra ma contribution? Ce genre de questions sont comme des bêtes sauvages et peureuses; si on veut les rencontrer dans leur habitat naturel, on doit prendre son temps. Parce que lorsqu’on y répond trop rapidement, ces questions restent coincées dans leurs cages des réponses habituelles et conditionnées. On peut voir un lion dans un zoo, mais on n’a pas accès à toute sa majesté.
C’est pour cela que j’ai l’intention de m’aventurer dans la forêt dense de mes habitudes, marcher les déserts arides de mes anxiétés et gravir les sommets enneigés de mes peurs éternelles. Puis, je resterai silencieux, curieux, dans une écoute absolue du moindre phénomène qui émerge. C’est là que, peut-être, se révéleront prises de conscience surprenantes, visions saugrenues et autres intuitions génératrices d’émerveillement.
Je commence cette année sabbatique plein de gratitude. Je pars confiant et le cœur léger parce que Spiralis est entre bonnes mains! Geneviève Bertrand prend le flambeau à la direction générale et mes deux associés Valérie et Guillaume seront les piliers du côté académique. Geneviève Boileau et Monica Dunn – qui se joint à l’équipe à temps plein – seront un duo de feu auprès des organisations. Clotilde, Valérie Letelier et toute l’équipe de formateur.trice.s et de coachs seront aux rendez-vous pour les nombreuses formations publiques offertes encore cette année. Et puis il y a Marc-André au marketing, Sébastien aux Relations Clients, Suzanne à la comptabilité, Noémie et Caroline à la coordination qui mettront leurs talents et leurs énergies à prendre soin de Spiralis et de ses clients. Merci à tous et à toutes, votre présence dans Spiralis permet de réellement créer cet espace dont j’ai tant besoin.
Au plaisir de vous croiser dans le détour d’une aventure
Jean-Philippe, sans titre ni petite lettre (!)
PS : J’ai l’intention de publier textes et photos sur une base régulière dans les prochains mois. Dans un prochain message je vous laisserai savoir où me trouver!
