Ce qu’on croit (souvent) à tort sur la CNV… et ce que j’ai compris en chemin

Depuis que je m’intéresse à la Communication NonViolente (CNV), je remarque que lorsque j’en parle à mes proches, je suis souvent accueillie par des sourires sceptiques, des préjugés, du sarcasme ou des blagues.
Il est rare que quelqu’un me demande :
Qu’est-ce qui t’interpelle dans cette approche? Qu’est-ce qui te touche à ce point pour que tu choisisses d’y consacrer toute cette énergie et même ta carrière?
J’ai encore envie de corriger les perceptions, de « remettre les pendules à l’heure ». Par amour pour la CNV. Parce que je crois profondément en ce qu’elle peut permettre : des relations plus vivantes, plus vraies, plus connectées.
Aujourd’hui, je le fais avec plus de légèreté, dans le dialogue. Non plus pour convaincre, mais pour ouvrir une porte. Et peut-être… vous donner envie d’y jeter un œil, ou un cœur.
Voici donc quatre des mythes les plus fréquents que j’entends… et ce que j’ai découvert, moi, en les traversant.
❌ Mythe #1 : La CNV, c’est être toujours gentil·le et éviter les conflits.
Je ne compte plus les fois où on m’a dit : « Ah, toi tu fais de la CNV… tu dois jamais te fâcher! »
La réalité? Ce n’est pas une méthode pour éviter les conflits, mais plutôt pour les traverser différemment.
Ce que j’ai appris, c’est qu’on peut vivre un désaccord, une frustration, un conflit… sans renoncer à notre humanité. On peut exprimer notre colère sans violence, poser des limites sans couper le lien, dire une vérité sans blesser.
Et ça, c’est loin d’être de la fuite. C’est du courage. C’est de l’art relationnel.
❌ Mythe #2 : En CNV, on ne se met jamais en colère.
La colère fait partie de l’expérience humaine. Ce n’est pas la colère le problème, c’est ce qu’on en fait.
La CNV m’a appris à écouter la colère comme une alarme intérieure. Elle m’indique qu’un besoin n’est pas nourri.
Au lieu de crier ou de m’éteindre, je peux maintenant plus souvent nommer l’intensité de ce que je vis, avec honnêteté, mais aussi avec responsabilité. Et surtout, je peux apprendre à formuler des demandes claires pour prendre soin de ce qui compte pour moi.
Je ne me sens pas moins vivante en pratiquant la CNV. Au contraire. Je me sens plus consciente de mes élans… et plus libre d’y répondre avec cohérence.
❌ Mythe #3 : En CNV, on ne parle pas naturellement.
C’est vrai : au début, ça peut sonner étrange. Forcé. Formel.
Comme toute nouvelle langue.
Mais ce que je découvre, c’est que la CNV ne se résume pas à une suite d’étapes ou à une tournure de phrases. C’est avant tout une intention. Celle de garder le lien avec soi-même et avec l’autre. Celle de choisir des mots qui prennent soin, qui relient.
Quand cette intention est vivante, les mots se transforment. Ils deviennent plus simples. Plus vrais.
Et petit à petit, la structure s’efface… et la présence reste.
Et parfois, quand ça va vite, je préfère encore sonner comme un robot en me basant sur un modèle que de vomir des mots qui éclabousseront mes relations!
❌ Mythe #4 : La CNV est une technique de manipulation.
Certaines personnes disent : « On dirait que tu dis ce que tu dis juste pour obtenir quelque chose. »
Il est vrai qu’il m’est arrivé de le faire. Et ça m’a beaucoup questionnée.
Avec le temps, j’ai compris que la CNV ne vise pas à « avoir raison », ni à « faire plier » l’autre à notre demande. Elle nous invite plutôt à exprimer nos besoins de manière transparente et à accueillir ceux de l’autre, même s’ils ne correspondent pas aux nôtres.
C’est une approche qui demande de l’humilité. De l’écoute. De la clarté. Et oui, parfois, on fait une demande et on entend un non. Et c’est parfait ainsi.
La CNV, ce n’est pas obtenir ce qu’on veut. C’est créer un espace où chaque voix peut exister.
🌱 Et si on allait plus loin?
Je crois que bien des gens se font une idée de la CNV à partir d’un livre ou d’une vidéo.
Et c’est normal que cela ne rende pas justice à toute la profondeur du processus.
La CNV, ce n’est pas une recette. C’est un changement de posture radical. Une transformation dans notre façon de dialoguer, de poser des limites, de faire des demandes, de gérer notre inconfort.
Et c’est normal que ça ne sonne pas naturel au début. Comme tout apprentissage profond, cela demande du temps, de la pratique… et un peu de courage.
Mais un pas à la fois, on commence à intégrer.
Intégrer, pour moi, ça veut dire que les outils cessent d’être quelque chose que je « fais »… pour devenir quelque chose que je suis.
Oui, les formations peuvent paraître longues. Mais ce sont des espaces précieux pour apprendre à incarner cette approche. Pour se tromper et apprendre ensemble.
Et transformer, peu à peu, la manière dont on entre en lien avec soi, avec l’autre, avec le monde.
Alors si vous avez déjà goûté à un bout de CNV… je vous invite à en goûter un peu plus.
Pas pour être parfait·e.
Juste pour être plus vivant·e.
Ce que je vous ai partagé ici, c’est ce que je comprends aujourd’hui. Avec les mots, les élans, les prises de conscience qui sont les miens pour le moment.
Je sais qu’elle va évoluer. Que dans quelques années, je relirai ces lignes avec un sourire… et peut-être un brin de tendresse pour celle que je suis aujourd’hui.
Je suis loin d’avoir tout saisi. Loin d’incarner tout cela. Et c’est parfait ainsi.
Je suis en chemin, humblement. Et chaque pas compte — on n’a pas besoin d’être arrivé·e pour déjà goûter à la richesse du voyage.
— Geneviève Bertrand
Directrice générale chez Spiralis
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