3 habitudes qui bloquent l’empathie

L’empathie est une clé précieuse pour entretenir des relations authentiques et riches en connexion. Pourtant, sans nous en rendre compte, nous adoptons parfois des réflexes qui entravent notre capacité à écouter véritablement. Que ce soit en absorbant les émotions de l’autre, en nous focalisant sur nos propres opinions ou en cherchant immédiatement des solutions, ces habitudes bien intentionnées peuvent nous éloigner d’une présence réellement empathique.

1. La sympathie

La sympathie implique une écoute centrée sur les sentiments et les émotions de l’autre, ce qui a pour effet d’accentuer le caractère dramatique de la situation. On ne se contente pas d’être témoin de ses émotions, mais on les ressent aussi de manière partagée. Autrement dit, il n’y plus de distinction entre les expériences émotionnelles de l’autre et les nôtres.

Lorsque l’on adopte cette habitude, on est propice à se sentir envahi·e, dépassé·e, impuissant·e et coupable, puisque l’on absorbe toutes les émotions de notre interlocuteur·trice.

Par exemple :
Sophie : J’ai eu une journée horrible… mon patron m’a complètement ignorée en réunion.
Julie : Oh non… c’est terrible ! Moi aussi j’ai vécu ça, c’est tellement injuste ! Ça me met en colère juste d’y penser ! Je déteste quand les gens font ça !

2. Être centré·e sur les opinions

Être en accord renforce notre conviction dans nos propres opinions et, encore une fois, nous empêche d’avoir le niveau de curiosité pour rester connecter au ressenti de l’autre.

Lorsque nous sommes en désaccord, le focus de notre attention se porte sur les opinions, l’analyse de la situation ou même les jugements envers l’autre. Dans cette démarche, on se prépare pour un débat, en cherchant les failles dans l’argumentation de la personne, allant même jusqu’à cesser d’écouter et de manifester de la curiosité, parce que la perspective de l’autre diffère de la nôtre.

Cette approche peut nuire à une compréhension profonde et empathique de la perspective de notre interlocuteur·trice, car elle peut être teintée par la recherche de failles ou d’éléments de renforcement plutôt que par la véritable volonté de comprendre.

Par exemple :
Alex : Je suis tellement épuisé.e, j’ai l’impression que tout le monde compte sur moi et que je ne peux jamais dire non…
Luc : Ben, si tu ne mets pas de limites, c’est normal que les autres en profitent ! Faut juste apprendre à dire non.

3. Prendre en charge

Prendre en charge implique de se concentrer sur la résolution immédiate des problèmes au détriment de la compréhension initiale des émotions de l’autre.

Cette approche est souvent motivée par des intentions bienveillantes telles que rassurer, résoudre des problèmes, ou atténuer le stress ou la colère de l’autre. Elle nous conduit à sauter directement vers des solutions en offrant des conseils, des assurances, ou en minimisant les sentiments de l’autre, parfois au détriment d’une compréhension approfondie de son vécu émotionnel.

Par exemple:
Emma : Je suis stressée pour ma présentation demain, j’ai peur de tout oublier et de perdre mes moyens…
Marc : Ne t’inquiète pas, ça va bien aller ! Si tu veux, je peux t’écrire un plan pour t’aider !

🌱 Développer une écoute empathique est fondamental dans l’approche que nous enseignons, la Communication NonViolente (CNV). Cette écoute nous permet de nous connecter aux besoins profonds de l’autre, sans porter de jugement, donner de conseils ou ramener vers soi. Ainsi, nous créons un espace où chacun·e se sent véritablement compris·e et valorisé·e, favorisant des échanges authentiques et bienveillants.

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